megalomelancholia : Exposition collective

Marielle Chabal - Sarah-Anaïs Desbenoît - Larissa Fassler - Lou Fauroux - Camille Juthier - Dorian Rigal Minuit - Eve K. Tremblay

Du 11 avril 2025 au 19 juillet 2025 Gratuit

Marcher de l’art (de la série Near SummitSalonHotelJersey), Ève K. Tremblay (2014-2025)

L’exposition megalomelancholia interroge la manière dont nous construisons l’espace à l’aide de notre sensibilité. Elle rassemble des œuvres qui convoquent ce rapport sensible aux espaces, en particulier urbains, ceux que nous connaissons et partageons, mais aussi fictifs et science-fictionnels.

Certaines œuvres y adoptent la forme de maquettes, d’autres imaginent des architectures qui prennent vie, d’autres encore esquissent des formes de circulations sensibles. Toutes ont en commun l’expression d’une singularité dans la manière de représenter l’environnement qui nous entoure et nous compose.

Au sein de megalomelancholia, nos relations ordinaires à l’espace et à la ville sont brouillées. Les rapports d’échelles sont bousculés, voire inversés. Toute l’exposition se retrouve traversée par une tension entre ce qui est et ce qui pourrait être. Il en ressort l’évidence d’un monde en mouvement, et de la part que nous pouvons y prendre, afin d’imaginer des futurs désirables en commun.

megalo : Élément de composition signifiant Grand et servant à former de nombreux termes scientifiques, notamment en géographie. Permet de penser la multitude.

melancholia : Mot latin. Lui-même transcrit du grec. Décrit un moment de sensibilité exacerbée dont l’issue n’est pas forcément négative. Signifiant « la bile noire », c’est une des quatre humeurs d’Hippocrate, elle correspond à la terre, à l’automne et à Saturne.

megalomelancholia : Lien entre espace et sensibilité. Permet de penser les affects à l’échelle d’une société.

Une exposition collective avec Marielle Chabal, Sarah-Anaïs Desbenoit, Larissa Fassler, Lou Fauroux, Camille Juthier, Dorian Rigal Minuit et Eve K. Tremblay.

 

Commissariat : Théo Diers

Marcher de l’art (de la série Near SummitSalonHotelJersey), © Ève K. Tremblay (2014-2025)

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Les artistes

Marielle Chabal

Née en 1988 , vit et travaille à Paris.

Marielle Chabal consacre son activité d’artiste-chercheuse à la construction de fictions spéculative qui questionnent lae spectateur.ice sur le monde qui l’entoure. Cette forme lui permet de révéler les craintes suscitées par l’évolution de nos sociétés en les travaillant en collaboration. Ses oeuvres se déclinent sous la forme littéraire, performative, de symposiums, de films, de vidéos d’installations.

Le caractère obsessionnel de la forme collaborative au sein de sa pratique se retrouve dans chacun de ses projets, comme le désir de tordre la réalité par le prisme d’une pensée des biens communs. Ses projets, mus par cette énergie collective sont autant de dispositifs pour réappréhender les réalités politiques qui nous submergent, en accord avec sa vision d’une nécessaire réévaluation du rôle social de l’art.

Après un parcours littéraire : Hypokhâgne-Khâgne, Sciences-Po, elle sort diplômée de la Villa Arson, à Nice et du Royal College of Arts, à Londres. Elle participe à de nombreux programmes de résidences en Norvège (NKD, Sandness, Fordypningsrommet, AiR-Bergen), en Palestine (El Atlal), en Angleterre, en Inde et en France (la BOX, la Synagogue de Delme, la Cité Internationale des arts).

Elle participe également à de nombreux programmes de recherche : Le Post-diplôme de François Piron à Lyon, le programme de recherche de la Jan Van Eyck Académie, SPEAP à Science-Po Paris et Artec à Paris 8. En 2018, son projet Al Qamar reçoit le Prix Audi Talent et est montré au sein de plusieurs expositions personnelles : au 40Mcube à Rennes, au Palais de Tokyo, au Centre Pompidou et dans le cadre de la programmation de la biennale Nova XX au Centre Wallonie Bruxelles.

 

Marielle Chabal, projet Al Qamar, 2017-2024, installation variable, extrait pour l’exposition Power Up (film, maquette et papier peint). Vue de l’exposition Power Up, Imaginaires techniques et utopies sociales au Grand Café – centre d’art contemporain, Saint-Nazaire. Photo : © Marc Domage

Sarah-Anaïs Desbenoit

Née en 1992, vit et travaille à Paris.

Sarah-Anaïs Desbenoit est une artiste plasticienne et réalisatrice, diplômée en 2020 de l’École Nationale Supérieure d’arts de Paris Cergy, et du Fresnoy, studio national des arts contemporains en 2023.

Alimenté par des recherches au long cours – développées notamment lors d’une résidence à l’Oasis de Thighmert dans le désert marocain et d’un séjour à la Villa Kujoyama au Japon – son travail porte sur les mécanismes d’apparition et de disparition des images et leurs influences sur la mémoire et la cognition. Par la réalisation de miniatures, mais également par l’usage de la vidéo, de la projection et du son, elle souhaite créer des installations qui invitent à la méditation et au ralentissement.

En 2022, elle réalise Phalène, un court métrage tourné en 16 mm, qui nous plonge dans un conte composé d’une succession de tableaux vivants dans lequel deux sœurs jumelles vont vivre une expérience mystique. Le film a été sélectionné en compétition (Ammodo Tiger Short Competion) à L’IFFR (Rotterdam), en première mondiale.

 

Sarah-Anaïs Desbenoit, Les passerelles, 2021, installation.

Larissa Fassler

Née en 1975 à Vancouver (Canada), vit et travaille à Berlin.

Si le travail de Larissa Fassler entretient un rapport évident avec l’architecture, il se construit essentiellement sur un ensemble de relevés et d’impressions dont l’artiste fait l’expérience, et qu’elle synthétise dans de grandes compositions graphiques, maquettes ou sculptures.

S’inspirant de la tradition de la « psychogéographie », elle cartographie les paysages urbains en utilisant son propre corps. Elle utilise sa propre subjectivité pour étudier les espaces publics en les parcourant en long et en large, en enregistrant ses expériences corporelles et en passant des centaines d’heures à recueillir des observations détaillées sur place, ainsi qu’à entreprendre des recherches depuis des archives et sur Internet.

Ces dernières années, son travail est devenu de plus en plus politique. Il met en évidence les disparités économiques croissantes, les divisions politiques, la ségrégation et la violence fondées sur le sexe et l’origine. Bien que chacune des régions, villes, banlieues et sites publics qu’elle a choisis soient uniques, ils révèlent ensemble un réseau de relations intersectionnelles qui ne peut être contenu par les bureaucraties, les frontières ou les nations.

La Galerie Jérôme Poggi a présenté sa première exposition personnelle en France en 2011. Son travail a été montré à l’étranger dans de nombreuses expositions à la Kunstraum Kreuzberg de Berlin (2013), à la Kunstverien Kristansand en Norvège ( 2011), à la Kunsthalle de Dusseldorf (2011), au Today Art Museum de Pékin  (2008)…

Larissa Fassler est représentée par la galerie Poggi.

 

Larissa Fassler, Alexanderplatz, 2006, carton gris, ruban adhésif, crayon, briques. Photo : © Larissa Fassler.

Lou Fauroux

Née à Mulhouse en 1998, vit à Saint-Ouen et travaille à Saint Denis.

Après des études à l’école cantonale d’art de Lausanne (ECAL), elle sort diplômée de l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris en 2022.  Ses premiers travaux vidéo sont réalisés au sein de l’industrie du film pour adultes à Los Angeles. À travers la pratique de la vidéo, de la sculpture, de l’installation et de la 3D, elle questionne, avec fluidité, les enjeux éthiques des intelligences artificielles et des technologies sur les humains, et décrypte les structures sociales du pouvoir à travers la culture pop et les médias, tels que la musique et les jeux vidéo. Intégrant son expérience queer dans les multiples couches de la narration et de la représentation, elle se ré-approprie, avec poésie, les images avec lesquelles elle a grandi en construisant de nouvelles mythologies.

En 2020, elle remporte le concours du court métrage de MK2 en montage pour ThisIsHowTheWorldEnds. En 2021, son film TakeMe2UrDreamz intègre la collection du FRAC Poitou-Charentes. En 2022, elle intègre Artagon Pantin et participe à des expositions collectives, dont Bureau du sacré (Grandes Serres de Pantin), Vidéos (Galerie Eva Vautier, Nice), Final Girls (DOC!, Paris). Elle est finaliste du Prix Émergence de la SCAM (2022), lauréate du “Court 2050” du Crous (2021) et de la bourse AG2R “Jeune création artistique” (2019).

En 2023, elle inaugure son premier solo show WhatRemains à la galerie du Crous, puis expose à 100% L’EXPO à La Villette. Son film WhatRemains Genesis fait sa première au Cinéma du Réel (2023) avant d’être diffusé dans d’autres festivals (Thaïlande, Espagne, New York). Elle crée le label de musique électronique expérimentale FÆRIES, dont les premières soirées ont lieu au Palais de Tokyo (Paris, 2023), à la Station Nord (Aubervilliers, 2023) et au Sample (Bagnolet, 2023).

En 2024, son projet K-DETOX est présenté sur le stand de la galerie Exo Exo à Art Basel Paris.

 

Lou Fauroux, K-DETOX, (The Internet Collapse), 2024, vidéo d’animation 3D avec rendu à 9 canaux, moniteurs 4K, répartiteur HDMI, ordinateur, onduleur, multiprises, casques audio, métal, bois

Camille Juthier

Née en 1990, vit et travaille entre Aubervilliers et Clermont-Ferrand, où elle enseigne à l’École supérieure d’art.

Artiste pluridisciplinaire, elle explore la sculpture, l’installation sensorielle, la vidéo, le texte et la performance. Son travail s’ancre dans une recherche personnelle et collective autour du soin, des approches de la guérison et des troubles psychiques, thématiques intimement liées à ses expériences personnelles et à son parcours familial. Dans ses récents travaux, Camille interroge la mémoire traumatique et sa circulation dans le corps, ou encore la notion de repos dans les espaces de travail, en collaboration avec des personnes concerné.e.s, avec par exemple une classe Ulis, une amie boxeuse, ou avec son frère Simon, artiste et sur le spectre autistique. Elle s’entoure également de thérapeutes pour revisiter les pratiques de soin, comme dans les lieux autonomes proposant des alternatives aux approches médicales classiques. Ces dialogues nourrissent ses installations collaboratives, pensées comme des supports d’expérimentation collective et corporelle, destinées à explorer nos potentiels perceptifs et à tisser d’autres récits possibles.

En 2019, elle participe au 64e Salon de Montrouge, et est lauréate du prix artiste chercheur des Ateliers Médicis où elle est en résidence pendant 6 mois. La même année, elle est aussi lauréate de la Cité internationale des arts de Paris.

Son travail a été présenté dans diverses institutions et galeries, notamment au Centre Pompidou, aux FRAC Île-de-France et Pays de la Loire, aux Ateliers Médicis, à la Fondation Fiminco, à la Fondation Ricard, à la galerie 22m48, au Salon de Montrouge, aux Magasins Généraux, à l’IAC Villeurbanne, en France et à l’étranger (Budapest Gallery).

En 2023, elle est lauréate du programme FoRTE avec Glassbox Paris, ou elle bénéficie d’une résidence et d’une exposition personnelle. La même année, elle est aussi résidente d’Artagon Pantin. En 2024, elle participe à une exposition au FRAC Île-de-France et reçoit le Prix Art Ensemble de la Fondation Gulbenkian et du 104, et bénéficie du soutien de Mécènes du Sud.

En 2025, Camille est résidente de la Villa Belleville et expose au CAC Brétigny (hors-les-murs).

 

Camille Juthier, Do you remember, dans Vieilles coques et jeunes récifs, exposition collective au FRAC Plateau Île de France, 2024, installation. Photo : © Martin Argyroglo

 

Dorian Rigal Minuit

Né en 1987, vit et travaille à Paris.

Artiste numérique et plastique Dorian Rigal Minuit obtient son diplôme d’architecture de l’Ecole Nationale d’architecture Paris Val de Seine en 2011. Il tisse un univers où réalité et imaginaire s’entrelacent harmonieusement. À partir de ses propres collections de scans 3D, il explore les frontières floues entre le tangible et le rêve. Ses créations prennent vie sous des formes variées : projections architecturales, films d’animation, sculptures-écrans, réalités virtuelles et installations immersives. Chaque œuvre dessine un monde onirique où la dureté du réel se métamorphose en paysages fantastiques, invitant le spectateur à se perdre dans les méandres d’un ailleurs façonné par l’art et la technologie.

Son travail est projeté dans plusieurs festivals internationaux de mapping comme la Nuit Blanche (2015 et 2017, Paris), Vivid Festival (2020, Sydney) ainsi que des foires telles que Art Basel (2016 et 2019) et Art Paris (2017). Il présente ses tableaux et sculptures lors des expositions Atmosphères (Paris, 2021) et Au-delà des pixels (Paris, 2022). Il présente son premier court-métrage à la Galerie Perrotin, Paris en 2022.

Son travail a récemment été exposé dans des institutions et événements prestigieux, tels que le National Museum of China, la SAT de Montréal, le NewImages Festival, le Kaohsiung Film Festival, Ars Electronica, IMAP Bucarest, et Chroniques – Biennale des Imaginaires Numériques, ainsi qu’à RectoVerso. En 2022, il dévoile son premier court-métrage expérimental à la Galerie Perrotin, une œuvre qui lui vaut le prix du festival Vidéoformes.

 

Minuit (Dorian Rigal), Extrait du film La limite est une façade, 2022, photogrammétrie du 20 rue de la Fayette, 75009 Paris. Image 3D réalisée avec cinéma 4D.

Ève K. Tremblay

Née en 1972, Ève K. Tremblay a grandi entre Val-David et Montréal ou elle travaille.

Après avoir étudié la littérature française à l’Université de Montréal, elle obtient un certificat du Neighborhood Playhouse School of the Theatre (NYC). Elle passe ensuite de l’autre côté du miroir et complète un baccalauréat en arts visuels avec majeure en photographie de l’Université Concordia à Montréal en 2000.

Depuis, les influences de la littérature, du théâtre, et du cinéma restent présentes dans ses oeuvres photographiques et pluridisciplinaires, auxquelles s’ajoute un intérêt marqué pour la science et l’exploration de la conscience. Elle a transité pendant de nombreuses années entre Montréal, Berlin et NYC et a participé à plusieurs résidences internationales. Elle est sélectionnée en 2012 pour la longue liste (Québec) du prestigieux Sobeys Art Award et est récipiendaire de nombreuses bourses dont celles du CALQ et du CAC.

Ses travaux ont été largement publiés, notamment dans le New York Times, Art Forum critic picks, Ciel Variable, Border Crossings, ESSE art et Opinions, C-magazine, Canadian Art Magazine, Kunstforum, Le Devoir, et quelques anthologies de photographie canadienne.

Depuis son premier solo à l’Espace d’art et d’essai contemporains Occurrence (Montréal) en 2000, ses œuvres ont été exposées dans diverses institutions : au Musée national des beaux-arts du Québec, à la Bergen Kunsthall, au Kunstraum Kreuzberg (Berlin), au Musée d’art contemporain de Montréal, la Biennale de Prague, Momentum 7 – La Biennale nordique, au Petach Tikva Museum, à UWAG, SAAG, Owens Art Gallery, la Galerie d’art Leonard Bina Ellen à Montréal, au MacLaren Art Center.

Son travail est entré dans plusieurs collections publiques telles que Le Musée d’art contemporain de Montréal et Le Musée National des Beaux-Arts du Québec. En 2023, elle remporte le prix de création du New York State Council of the Arts avec le Strand Center for the Arts à Plattsburgh, où elle a présenté l’exposition solo Fleurs d’archives à l’automne 2023.

En 2024, elle présente son solo En attendant le martien au Hangar7826 à Montréal et participe à l’exposition Transmission au Musée d’art contemporain des Laurentides (Canada).

 

Eve K. Tremblay, Chevaux de ville Near SummitSalonHotelJersey, 2025 détail d’installation éphémère de photographies et céramiques, Photo : © Eve K. Tremblay

Le commissaire

Théo Diers

Persuadé que l’exposition est l’endroit d’une compréhension du monde des plus sensibles, Théo Diers utilise cette forme pour créer des programmes cohérents, pour la plupart collectifs, abordant les questionnements politiques et esthétiques qui l’animent.

Il est attaché au fait que l’exposition puisse être saisie par des personnes dont l’art contemporain n’est ni le métier, ni une habitude. Il chérit ainsi les références à la pop culture et travaille systématiquement à créer une porosité entre l’exposition et des questionnements qui appartiennent traditionnellement aux sciences sociales. Récemment, il a consacré une série d’expositions à la question du statut de jeune artiste, intitulé debut album. megalomelancholia est sa première exposition institutionnelle.

Diplômé de Sciences Po Lille et de Paris 8, Théo Diers est commissaire d’exposition indépendant. Il ouvre sa première exposition à Paris en 2022, aux côtés de la curatrice Nadiejda Hachami. Il reçoit l’année suivante le Prix du Jury à l’édition 2023 du Prix Dauphine en compagnie de l’artiste HaYoung. En 2024, il conçoit un cycle d’expositions en trois temps intitulé debut album et prenant place à non-étoile (Montreuil, 93) au Confort Mental (Paris 20ème) et à la villa Savoye (Poissy, 78). Il est actuellement résident à Artagon Pantin où il a développé cette exposition pour le Carré de Baudouin.

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