L’exposition présente une sélection d’oeuvres réalisées par l’artiste d’origine iranienne depuis son arrivée en France, il y a quinze ans, ainsi qu’une série de créations récentes. Collaborateur proche de Jafar Panahi, il a été profondément marqué par ses années passées en postproduction qui ont nourri son regard et influencé sa manière d’interroger les modes de construction, de diffusion et de réception des images. Il fait de ces questionnements la matière première de sa pratique qui traverse, détourne et hybride les médiums. Au Carré de Baudouin, le visiteur est accueilli dans un parcours d’expérimentations visuelles autour de la lumière et de l’image. Installations, projections, impressions sur pellicules photo périmées, céramiques imprimées par vidéoprojection, tapisseries, cyanotypes, gravures élaborées à partir d’images en mouvement, courts-métrage et animation 3D : autant de techniques qui permettent à l’artiste d’interroger, et de mettre à l’épreuve notre perception des images contemporaines.
Loin d’un récit hagiographique, l’exposition s’envisage comme un ensemble de résonances. Elle établit des dialogues entre les oeuvres de l’artiste et celles de certaines figures contemporaines qui ont nourri sa pensée : Chris Marker, Luc Tuymans, Wolfgang Tillmans, Katinka Bock, qui s’intéressent, comme lui, aux zones d’ambiguïté et de transition plus qu’aux affirmations. Une attention est portée au lieu qui reçoit ces oeuvres, le Carré de Baudouin, matérialisée par la création d’une oeuvre in situ née d’un travail de collecte de récits et de recherche archivistique.
Ce parcours est accompagné de la programmation d’une vingtaine de rendez-vous : projections, performances et discussions invitent les visiteurs à prolonger l’expérience et les questionnements ouverts par l’exposition.