Comment expliquer que « la maison brûle » sans qu’aucune action collective d’envergure ne soit entreprise pour éteindre le feu ? Comment se fait-il, alors que le désastre écologique imminent est connu de tou·te·s, que les sociétés humaines semblent emprunter une voie diamétralement opposée à celle qu’il faudrait suivre ? Notre humanité ferait-elle plus l’autruche que les autruches ? Mais ces dernières sont-elles vraiment dans le déni lorsqu’elles ont leur tête enfouie dans le sable ? Les études scientifiques montrent que non. Seule l’espèce humaine semble capable de se voiler vraiment la face ! Quelle révélation !
L’expression « déni écologique » est couramment utilisée dans les analyses désabusées des politiques environnementales. Pourtant, il n’est pas simple de saisir un tel paradoxe qui, tout en reconnaissant le danger planétaire, tend à minimiser l’urgence des actions nécessaires pour y remédier ! Cette folie écocidaire mérite une attention philosophique. En effet, surmonter ce déni semble être la première condition pour qu’un nouveau rapport au monde et à notre planète puisse réellement émerger à l’échelle mondiale.
En alliant cirque contemporain et philosophie, la reprise de cet impromptu déjà programmé la saison dernière au Carré Baudouin, en partenariat avec l’Académie Fratellini, sera retravaillée avec une équipe un peu plus nombreuse, ce qui transformera la proposition initiale. Quoi qu’il en soit, l’esprit est toujours le même : aborder l’écologie sous un angle différent, dans une dynamique où le physique et l’intellect se rejoignent.
Comment s’engager, par le corps et l’esprit, dans les problématiques les plus pressantes et complexes de notre époque, celles qui concernent notre environnement et notre habitat planétaire ? Dans une démarche à la fois citoyenne et artistique, sans revendiquer l’autorité d’une expertise quelconque, nous nous efforçons d’explorer, à partir de nos émotions et de nos expériences partagées, les questions essentielles liées à notre planète.
Guillaume Clayssen, agrégé de philosophie, metteur en scène et comédien, ainsi que le jongleur d’anneaux, Itamar Hai, et le duo de main à main Jonas Pépin et Prune Gontard, tou·te·s trois artistes-apprenti·e·s à l’Académie Fratellini, s’efforceront, à travers des figures acrobatiques, des jongleries improbables et des concepts philosophiques, d’explorer cette énigme fondamentale du déni écologique.
Crédit photo : Antoine Michelet